Un bruit strident m’arracha de mon sommeil malgré mes tentatives désespérées pour rester dans les bras, si accueillant, de Morphée. Foutu réveil qui, je le précise, ne m’appartenais pas. A présent complètement réveillé, je pris une grande inspiration et gueula un long et fort « PUTAINNNNNNN !!!!!» qui, je le pense, fit trembler les murs.
Je tentais de me boucher les oreilles pour ne plus l’entendre, mais en vain. La cohabitation n’avait pas vraiment de bons côtés, en particulier quand votre coloc s’amuse à enclencher son réveil pour qu’il sonne dans la matinée dans le but de vous réveiller alors que vous n’avez pas cours. Je tiens à préciser que le dit coloc a effectivement cours, mais qui ne vous porte pas vraiment dans son cœur, donc il a envi de jouer les chieurs. Colocataire qui, honnêtement, va se retrouver avec quelques dents en moins dans très peu de temps. D’un autre côté, je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir car je ne faisais rien pour lui rendre la vie facile, mais ce n’étais pas une raison pour me faire ça. Nos relations étaient plus que tendu !
Il serait inutile de vous racontez ce que je lui ai fait, mais tout ce que je peux vous dire c’est qu’as présent, il réclamait vengeance pour l’humiliation que je lui ai fait subir. Il avait vraiment tendance à exagérer, celui-là !

Prenant mon courage à deux mains, je réussis à me lever, attrapa cet objet maudit et lui offrit un magnifique vole plané à travers la pièce. Il atterrit avec fracas contre le mur et cessa enfin de me martyriser les tympans avec son cri aigu. Je ne pus retenir un soupire de soulagement et mes lèvres s’étirèrent dans un sourire vainqueur.

N’ayant aucun cours de toute la journée, j’allais en profiter pour évacuer ma frustration dû à mon réveil plus que brutal. Tch. Quand je pense que j’avais vraiment pu faire une nuit sans cauchemars après deux jours d’insomnies, il avait intérêt à ne pas croiser tout de suite ma route.
« Quel con ! j’lui ferais la peau ! »
Hum. Sur ces paroles douces et fleuris, je partis en quête d’un jean et d’un t-shirt. Une fois préparé, je parti en direction du stade sans oublier de prendre avec moi la balle de basket qui appartenait a l’un de mes colocataires.




De fines gouttelettes de sueur perlées sur mon torse nu, lançant la balle et marquant encore un panier. Je ramassais et remis mon t-shirt et ma veste, me dirigeant ensuite vers les gradins pour m’asseoir et profiter du calme qui régnait à cette heure-ci. Voilà environ deux heures que je jouais seul et il n’y avait aucuns élèves à l’horizon. Pour être tout à fait honnête, ce n’est pas moi qui viendrais m’en plaindre. Je laissais la balle à mes pieds et m’étira, posant par la suite mes mains derrière ma tête et ferma les yeux, profitant de la douce voix du silence.

Assis sur les gradins, les yeux fermaient, je reprenais doucement mon souffle tout en profitant d’un peu de tranquillité. J’avais passé deux heures à jouer, deux heures pendant lesquels j’avais tenté d’évacuer ma frustration et il se pourrait bien que finalement, je sois parvenu à retrouver mon calme. Mes envies de « meurtres » passagères se sont enfin atténuaient, ce se sera donc pas aujourd’hui que j’arracherais les dents de mon colocataire. Il était sacrément chanceux !

Mes pensées se dirigèrent sur cette nuit pendant laquelle j’avais enfin pus trouver le sommeil après deux jours d’insomnies et je devais bien avouer que faire une nuit complète m’avais fait beaucoup de bien autant physiquement que psychologiquement. La fatigue psychologique se manifestait par des sautes d’humeur et physique, par de larges cernes et des traits tirés. Il fallait que je trouve rapidement un moyen d'y remédier avant que mon état ne s'aggrave.
Je sentis une présence non loin de moi, mais n’ouvris pas les yeux et tenta d’ignorer la personne en espérant qu’elle se décide à partir.

« - Tu joue bien dis donc.».

Ma tentative pour faire partir l’inconnu venait d’échouer lamentablement, ce qui me prouvait que j’allais devoir surement me coltiner sa présence pendant un bon moment.
J’ouvris les yeux et vis un jeune homme adossais à la porte, les bras croisés sur son torse. Il avait la position typique de la personne qui n’allait pas partir avant longtemps. Que disais-je tout à l’heure, déjà ? Ah oui, profiter d’un peu de calme ! Je pouvais à présent faire une croix dessus.

« Merci ! ». Je riais intérieurement, surpris par ma propre réponse car en tant normal je l’aurais envoyé balader. La fatigue et les restes de ma frustration matinale jouaient sans doute sur mon comportement. M’étirant, je tentais de me levais, mais je fus pris d’un léger vertige, respirant un bon coup, je réussis néanmoins à me stabiliser. Prenant la balle de basket en main « Tu es là depuis longtemps ? », je ne l’avais pas entendu arriver et ce que je détestais par-dessus tout était d’être observer sans que je ne m’en rende compte.
Certains me dirais que j’ai l’instinct d’un animal sauvage et je leurs répondrais qu’ils ont parfaitement raison. Pour moi, sentir la présence de l’autre me permettais de pouvoir rester sur mes gardes et d’attaquer rapidement s’il venait à représenter un danger.

J’avançais vers lui tout en dribblant, souriant hautainement « Tu sais jouer ? », car jouer seul c’est bien mais pouvoir battre un adversaire c’était mieux ! Certes, j’avais effectivement dit que je voulais que la personne parte, mais après tout, elle pourrait parfaitement se montrer utile.

Sans perdre mon sourire hautain et dribblant toujours en direction du jeune homme, je fus quelque peu ravi en le voyant se décoller de la porte suite à ma question.

« - Ouaip, et je veux bien faire une petite partie pour me détendre. »

Un sourire narquois apparu sur ses lèvres…intéressant, très intéressant. Pensait-il vraiment pouvoir me battre ? Il avait l’air sur de lui. Tant mieux, le jeu ne sera que plus agréable et il se donnera certainement à fond. Un rire bref m’échappe, se détendre était pas mal, mais j’avais une autre idée à lui soumettre.

-Je te propose mieux…, commençais-je en le regardant dans les yeux. Prenant la balle dans la pomme de ma main, je la lançais avec souplesse et marqua une fois de plus un panier sans difficultés. Elle rebondit plusieurs fois, me déplaçant ensuite légèrement pour la reprendre en main et retourna mon attention vers le jeune homme « Que dirais-tu d’une vraie confrontation ? ». Le basket était un sport que j’affectionnais tout particulièrement non pas car il s’agissait, à la base, d’un jeu en équipe, mais parce que c’était un des rares sport que l’ont pouvait pratiquer seul. Mais pas seulement, j’aimais également le faite de combiner la force, la technique et la rapidité, comme aux arts martiaux. Le basket était pour moi une base d’entrainement pour parfaire mes aptitudes à réfléchir rapidement dans le but d’agir avec efficacité.

La balle toujours en main, un sourire de futur vainqueur étira mes lèvres, je fis tourner la sphère sur mon index« J’aimerais enfin trouver un adversaire capable de me battre. Penses-tu pouvoir le faire ? ». Il ne faut jamais s’avouer vainqueur avant même que le jeu ne commence. Voici la devise de pas mal de monde, mais je suis en total désaccord avec ces personnes, car il vaut mieux plonger dans la bataille avec assurance que partir perdant. Je dois tout de même avouer que je n’étais pas au meilleur de ma forme, mais ça ne voulais pas dire que j’avais perdu d’avance ou que je n’étais pas capable de lui prouver que j’étais un maître en la matière.
J’étais fort et je le savais, et lui ? A-t-il vraiment des raisons d’être aussi sûr de lui ou bien, gouterais-je à l’ivresse de la victoire ?

Le soleil s’était couchait depuis plusieurs heures à présent, laissant place aux ténèbres de la nuit. Flânant dans les rues, prenant plaisir à admirer ce qui m’entourais et me réadaptant peu à peu à vivre à l’extérieur. Un mois. Cela faisait un mois, aujourd’hui, que j’avais retrouvé ma liberté, une liberté que l’ont m’avais arraché il y a plus de dix ans. Ceux qui m’avaient fait souffrir pendant de si longues années avaient payés de leurs vies, faisant de moi un assassin, un monstre. Tant de mots pour décrire celui que j’étais devenu, mais ce soir, je n’avais pas la force d’y penser. Qu’allais-je faire à présent ? Vivre. Mourir. Survivre. Espérer ? Espérer quoi ? Théoriquement, les jeunes de mon âge n’ont pas à ce poser autant de questions, non ? Alors pourquoi ? Pourquoi moi ? Je n’ai que seize ans, sans aucune famille et je me demande déjà si mourir ne serais pas l’option la moins douloureuse.

«Si ma destiné était marqué par le malheur, alors peut-être devrais-je m’arracher le cœur », une phrase que j’avais entendu il y a plusieurs années et qui prenait, à présent, tout son sens. Soupirant d’agacement, me haïssant pour mes pensées, pour ma faiblesse, mais c’est un poids tellement dur à porter seul et je ne sais pas si j’aurais la force de m’en sortir. M’asseyant -m’affalent sans aucune classe, mais en ce moment je me foutais royalement de l’image que je pouvais dégager - sur un banc près d’un terrain de sport. Je restais là sans rien faire pendant de longues minutes, des minutes qui me paraissent une éternité, pas assai motivé pour me lever et l’esprit trop « torturé » et peu lucide pour réfléchir. En cet instant, je ressemblais à un légume, un légume qui fixait un panier de basket un peu plus loin avec une expression de presqu’ahuri collé sur le visage.

Basket ? Mes yeux mornes se remirent à vivre et un sourire nostalgique vint orner mes lèvres, laissant de vieux souvenirs m’envahirent. Un grand jardin, un homme d’une quarantaine d’année, mon père ? C’est fort possible, puis….moi, lançant une grande balle dans un panier à peine plus haut que moi pour que je puisse marquer.

Des souvenirs qui me serrent le cœur, secouant la tête pour chasser le passé et me relevant, me déplaçant vers le terrain de basket et pris entre mes mains une balle abandonnée au sol. Avec un sourire enfantin, je commence à marquer des paniers, trouvant dans ce jeu sans importance, du réconfort.

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Ce soir là, le basket a était comme une thérapie, une thérapie qui s’est avérée utile car sans elle, j’aurais cédé à mes pulsions d’autodestructions. Ce sport est ensuite devenu, pour moi, bien plus qu’une sorte de remède contre mon désir de mourir, au fil du temps, j’ai vraiment appris à l’apprécier. Mon futur adversaire avait l’air d’aimer ce jeu lui aussi au vu de l’eternel sourire qu’il m’offrait. J’arque un sourcil dans un but provocateur « alors qu’est-ce-que t’attends ? Viens chercher la balle ! » Joueur, commençant à dribbler en direction du panier pour marquer un but sans avoir annoncé clairement le top départ.

Il vous est déjà arrivé d’être surpris par un évènement auquel vous n’aviez pas pensé ? Eh bien, c’est justement ce qui est en train de m’arriver, et pour tout vous dire, je n’imaginais pas qu’il serait aussi rapide. M’enlevant des mains la balle et marquant un panier sans aucune difficultés, il la laissa ensuite rouler au sol et je posais mon pied dessus pour arrêter sa route. Loin d’être déstabilisé par son assurance, je retire moi aussi mon t-shirt et le lance vers les gradins avec désinvolture, fusillant par la suite mon adversaire de mon légendaire regard froid. En ce moment même, je pouvais facilement être comparé aux gamins d’environ six-sept ans qui grogne et râle quand ils pensent qu’ils vont perdent à une différence près, moi j’ai une bonne raison : je déteste perdre.


Cette nuit là a était comme une libération, la légère brise me rafraichissait et ce jeu me fessai retomber dans mon enfance. Une enfance qui me paraissait si lointaine à présent. Encore un panier marqué « ohhh ! T’es vachement fort, toi ! ». Me retournant vers cette voix, je vis trois garçons d’environ mon âge qui semblait ébahies « Oh…mnh…merci ». Très élaboré comme phrase ! J’avoue avoir eu du mal avoir le maniement des mots pendant pas mal de temps après avoir retrouvé ma liberté « ça te dit une partie avec nous ? », j’acquiesçais seulement, pourquoi refuser ? Ils n’avaient pas l’air dangereux et tenter de m’amuser ne serais pas une mauvaise idée, même si au fond de moi je savais pertinemment que je n’avais pas ce droit.

Nous avons joué tout les quatre une bonne partie de la nuit, faisant connaissance et jouant comme des enfants. Si je devais faire mon autocritique de cette rencontre, je pourrais dire deux choses, la première : j’étais timide, hésitant sur les mots à employer ; la deuxième : j’étais étrangement fort au basket et j’avais l’esprit de compétition dans le sang.

J’aurais bien aimé les revoir pour que l’on devienne « ami », seulement, je leurs ai confié que j’étais un démon. La crainte que je devais susciter en eux les a poussés à ne plus vouloir me revoir. Et au fil du temps, j’ai compris que les humais ne voulaient pas de nous dans ce monde. Ma haine envers les humains devint plus grande de jours en jours.



L’erreur fatale qu’il pourrait commettre serait de me sous-estimer, un sourire orne mes lèvres, après tout, tant qu’il ne se méfit pas, j’aurais une chance de le surprendre « Garde ton calme, t’a pas encore gagné ». Prenant la balle entre mes mains, je commence à courir et marque un panier sans trop de difficulté « Le secret est de ne jamais sous-estimer son adversaire ». J'arque un sourcil et lui offrant un sourire moqueur « Si tu veux gagner, viens la chercher ». Quoi ? Est-ce interdit de narguer son adversaire ? Il l'a fait alors je ne vais pas me géner !