Aujourd’hui j’avais décidé d’aller faire un tour dans le centre ville. Je voulais un peu me dégourdir. En plus depuis que j’étais arrivé en Corée et à Angel’s Vice je n’étais jamais allé dans le centre ville, donc c’était l’occasion de visiter.

Je m’étais levé assez tôt mais pas trop non plus, vers 9 h – 9 h 30 je dirais. Une fois que je m’étais levé, je m’étais dirigé vers le placard pour m’habiller. J’avais mis un pantalon noir avec des petites croix dessus, un débardeur blanc et un pull marron par-dessus. J’avais enfilé mes converses. J’avais pris un sac où j’avais glissé à l’intérieur mon mp3, mon portefeuille et quelques bricoles. Avant de sortir j’avais mis mon manteau. J’étais sorti de la chambre sans faire de bruit, parce que mes colocataires dormaient encore. Une fois dehors je me dirigeai vers la cafétéria pour manger un morceau, car j’avais quand même un petit creux. Je pris un plateau avec quelques aliments puis j’allai m’asseoir à une table, seul. Je mangeai ce que j’avais pris, puis j’allai poser le plateau et sortis du réfectoire.

Quand je fus à l’extérieur je partis en direction de la ville. Je sortis mon mp3 de mon sac, mis les écouteurs et l’allumai. Une fois que la musique fut en route je rangeai mon baladeur dans la poche de mon manteau. Je marchais d’un pas nonchalant tout en écoutant la musique. Je réfléchissais à une danse que je pourrais faire, car ces derniers temps j’avais bien envie de danser. Mais il fallait d’abord que je trouve une idée. Je me promenais tranquillement dans les ruelles du centre ville, je jetais un œil aux alentours. Je visitais en quelque sorte.

Soudain je sentis quelques gouttes me tomber dessus. Il commençait à pleuvoir. Génial ! Je n’avais pas pris de parapluie, à vrai dire je n’avais pas regardé ni la météo, ni le temps ce matin avant de partir. Et je n’avais même pas de capuche. Je tendis et ouvris ma main. Puis je levai la tête au ciel. Je fermai les yeux. Cela me rappela le premier jour où j’ai rencontré mes parents adoptifs. Le jour où ils m’ont adopté. Je m’en souvenais comme si c’était hier. J’étais à l’intérieur de l’orphelinat, parce qu’il pleuvait. J’étais devant la porte, quand une femme avait ouvert la porte. Elle avait approché sa main, je m’étais alors reculé et je m’étais métamorphosé instinctivement, comme pour me défendre. J’avais peur. Mais ils m’ont adopté et m’ont élevé comme leur propre fils alors que j’étais un démon. Je revoyais ce passage.

J’étais perdu dans mes pensées. Mais je continuai de marcher. Soudain je rentrai dans quelqu’un. Je tombai en arrière et me retrouvai par terre. Je ne l’avais pas vu. En même temps, je n’étais pas concentré sur la route. Je lui dis alors en baissant la tête.

« Sumimasen !... Désolé ! Je ne vous avais pas vu. »

Je m’étais excusé alors que je n’avais même pas vu son visage.

Pourquoi le passé est si douloureux ?

Je me promenais tranquillement dans le centre ville, quand il s’était mis à pleuvoir. Cela m’avait alors fait repenser au jour de mon adoption et de ma première rencontre avec mes parents adoptifs. J’étais dans la lune et en plus j’écoutais la musique, donc je n’étais pas très concentré sur la route. J’avançais sans savoir où j’allais, à vrai dire mon cerveau était plus centré sur le souvenir que sur autre chose.

Soudain j’étais rentré dans quelqu’un. Bien évidemment je ne l’avais pas vu. Mais visiblement lui aussi ne m’avais pas vu, car s’il m’avait vu, dans la logique des choses, il m’aurait esquivé. En lui rentrant dedans, j’étais tombé en arrière et m’étais retrouvé les fesses au sol. Je m’étais tout de suite excusé sans avoir vu le visage de la personne. Bien sûr, j’avais commencé mes excuses en japonais. Mais ensuite je m’étais repris et je lui avais dit que je ne l’avais pas vu.

Je relevai alors la tête pour voir le visage de la personne, mais cette dernière avait une capuche ce qui m’empêcha de voir qui c’était et si je la connaissais. Soudain j’entendis la personne soupirer et la vis relever la tête en me disant "Fait gaffe où tu marche ! Babo !" Je baissai légèrement la tête. Puis je posai ma main par terre et me relevai. Je le regardai et lui dis.

« Mianhae ! Vous n’avez rien de cassé ? »

Je sentis une présence démoniaque tout prés de moi. Cela voulait dire que c’était un démon lui aussi. Parce que de toute manière il n’y avait personne dans les environs. Encore plus depuis quelques minutes étant donné qu’il pleuvait. Quand je vis son visage, je me rendis compte qu’il me disait quelque chose. Il me semblait vaguement familier. Je cherchai quelques secondes, puis je le reconnu.

« Ah ! T’es mon colocataire, je me trompe ? »

Pourquoi la pluie rappelle tant de souvenirs ?

Quand j’avais demandé au jeune homme s’il n’avait rien de cassé, il était ailleurs, car ma question le surprit en quelque sorte. Il devait être dans sa bulle bien confortable. Mais il m’avait quand même regardé et m’avait dit "Non." Au moins je pouvais dire que ses réponses étaient claires, précises et directes. Il ne tournait pas autour du pot. Je voyais très bien que ce n’était un mec du genre bavard. Mais cela ne me dérangeait pas du tout. Bien au contraire !

Puis j’avais remarqué quelque chose d’étrange chez lui. Son visage me disait quelque chose. Et à force de réfléchir sur où je l’avais déjà vu, cela m’était revenu. C’était mon colocataire. A moins que je me sois trompé, cela pourrait être tout à fait possible. Surtout que je n’étais pas vraiment en état de bien réfléchir ni penser. Du coup je lui avais demandé si c’était bien mon colocataire. Je préférais en être sûr pour ne pas faire de bêtises. Je le vis réfléchir un long moment. Apparemment mon visage ne lui disait rien. J’avais dû le confondre avec quelqu’un d’autre alors. Finalement il me regarda et me dit "Pas faux." Est-ce que ça voulait dire que je ne m’étais pas trompé ? Je pense que oui. Je le regardai et lui dis avec un sourire.

« Enchanté ! Je m’appelle Reita, Kiriyama Reita ! Et toi ? »

Ce n’était pas parce qu’on était colocataire qu’on se connaissait. Je ne le connaissais pas, je ne savais même pas son nom. Je l’avais juste croisé quelques fois pendant quelques secondes dans la chambre. Soudain j’eus une idée. Comme il était coréen, il pouvait peut-être me faire visiter, étant donné que je n’étais pas du tout du coin. Après peut-être que lui aussi ne connaissait pas. Dans ce cas-là, on pouvait visiter ensemble. C’était une bonne idée, non ?

« Ça te dit qu’on visite ensemble ? À moins que tu connaisses déjà ? »

Pourquoi la pluie rappelle tant de souvenirs ?

Je m’étais présenté à mon colocataire. Par la même occasion je lui avais demandé comment il s’appelait. Il avait l’air un peu dans ses pensées. Mais il m’avait répondu en me regardant "Seung Ki." Cela devait être son prénom, car on voyait qu’il était coréen. Il ne devait pas aimé dire son nom de famille, étant donné qu’il m’avait dit uniquement son prénom. Mais cela ne me dérangeait pas, à vrai dire les noms de familles coréens étaient tous les mêmes, donc je pouvais aussi un peu comprendre pourquoi il ne disait pas le sien.

Puis je lui avais demandé si cela lui tentait qu’on visite ensemble le centre-ville, à moins qu’il le connaisse déjà. A mon avis il connaissait déjà, mais bon comme dit le proverbe "qui ne tente rien, n’a rien". J’entendis Seung Ki me dire "Je connais mais je veux bien visité." Cela me faisait plaisir qu’il accepte, j’étais content. Bon d’accord il pleuvait, mais on pouvait quand même faire un petit tour. Et puis de toute façon ça finira bien par se calmer. Je lui répondis alors en souriant.

« Cool ! Tu veux qu’on commence par quoi ? Je te laisse choisir, toi tu connais et moi je connais pas du tout. »

Depuis que j’étais arrivé à Angel’s Vice je n’étais jamais allé dans le centre-ville. Il fallait bien que j’y aille un jour. Et puis peut-être que je pourrais retrouver Yuuki. Mais ça j’y croyais guère, car cela m’étonnerait qu’elle soit en Corée mais je pouvais toujours espérer. Mon colocataire mit ses mains dans ses poches et commença à avancer. J’avançais aussi et le suivait. Soudain il se secoua la tête. Je ne compris pas vraiment ce qu’il y avait, mais peut-être que quelque chose dans ses cheveux le dérangeait. On continuait notre chemin tranquillement. Seung Ki s’arrêta brusquement et je le vis regarder le ciel. Soudain j’entendis "Est-ce que ce son de la pluie est ta voix ?" Je ne comprenais pas de quoi il parlait. Je le regardai un peu étonné et lui dis.

« Hein ?! »

Pourquoi la pluie rappelle tant de souvenirs ?