La journée de cours était finie depuis un moment maintenant. J’avais déjà mangé. J’étais dans ma chambre, assis sur mon lit, torse nu, en train d’écouter de la musique. Je me mis à chanter une chanson que j’aimais bien.

“Itsudemo dokodemo kawaranai anohikari
Kawaranai kono omoi

Madobeni hoozue wo tsuite miageta fuyuzora
Itsumo onaji bashode kagayaku hoshiga atta

Yuragi nai mono boku no nakani mo mitsuketakatta
Kawaranai yowasa nanka janai kawaranai tsuyosa wo

Sou moshikashite kimi e no omoi ga
Tatta hitotsuno hokorina no kamo shirenai”

Mes colocataires devaient sûrement me trouver un peu… bizarre. Je chantais comme ça, en même temps le chant est ma passion. Je pouvais chanter n’importe où, n’importe quand et à n’importe quel moment. Puis j’éteins mon mp3, le rangeai et m’enfilai sous la couette. A vrai dire j’étais un peu fatigué, cela faisait quelques temps que je dormais mal. Je rêvais souvent de Yuuki ou de mes parents adoptifs, mais ce n’était pas des rêves tout roses.

Je m’endormis rapidement, cependant cette nuit ne s’avérait pas si bien que ça. Je commençai à rêver de mes parents adoptifs. Puis je continuai le rêve que j’avais fait le jour où j’avais rencontré Jung Dae, qui s’était d’ailleurs transformé en cauchemar. J’ouvris les yeux, je n’arrivais pas vraiment à dormir. Je n’arrêtais pas de penser à ma petite sœur et à mes parents. Je décidai alors de me lever et d’aller promener dans le lycée. J’enfilai un débardeur, étant donné que j’avais déjà le pantalon pour dormir, puis j’attrapai mon gilet.

Je sortis de la chambre discrètement sans faire de bruit pour ne pas réveiller mes colocataires. La lune et les étoiles illuminaient le ciel. J’allai vers les bâtiments de cours. Je me promenais d’un pas nonchalant quand j’entendis un bruit de guitare. Il y avait quelqu’un d’autre debout ? En tout cas, le guitariste était très doué, en plus j’aimais bien la guitare mais je ne savais pas en jouer. Je me dirigeai alors vers où provenait le son. Je marchais tranquillement en jetant quand même un coup d’œil pour voir s’il y avait quelqu’un. Soudain je vis une personne de dos assise sur une chaise en train de jouer de la guitare, dans la salle de musique. J’étais contre le mur en verre. Je décidai alors de m’arrêter et de l’écouter.

Courir, courir, ne pas s’arrêter. Sinon tout vas recommencer. Ils me poursuivent. Fuir. La lumière, je la voie. Elle est là, devant moi. Mais il est déjà trop tard. Ils sont justes derrière moi. Ils m’attrapent et me traine en arrière. Ils me ramènent dans les ténèbres. Je n’ai pas le choix. Du sang, beaucoup de sang. Il y en a partout, sur le sol, les murs….et sur mes mains.




Je me réveillais en sursaut. Déboussolé, je regardais autour de moi. Je me rappelais, j’étais dans ma chambre à l’internat. Je soupirais de soulagement, ce n’était qu’un cauchemar. Non, plutôt un souvenir. Un souvenir qui remontait à la surface toutes les nuits.

Je restais assis sur le lit, m’adossant au mur. Je ramenais mes jambes contre moi et les entouraient de mes bras. Restant dans cette position pendant plusieurs minutes à fixer le vide, reprenant doucement mes esprits et retrouver une respiration normale.

Je savais que je ne pourrais pas me rendormir, alors inutile d’essayer. Je me levais pour enfiler un pantalon et un t-shirt. Oui, je dormais souvent en caleçon ! Et alors ?

Je sortis de ma chambre sans faire de bruits, pas par respect pour le sommeil de mon colocataire mais plutôt pour éviter d’avoir à donner des explications sur ma balade nocturne. Si on peut appeler ça, une balade.

Je marchais depuis quelques minutes dans les couloirs. Cette école était vraiment grande. J’étais arrivé ce matin, je n’avais donc pas pu visiter les lieux. Je n’avais parlé à aucun élèves depuis mon arrivé, ils ont pourtant tenté de m’approcher pour savoir qui j’étais, d’où je venais et d’autres question plus ou moins personnelles.
Mais ma réponse à été suffisamment froide et tranchante pour que personne d’autre ne me pose de questions. C’est écœurant. Qu’elle curiosité malsaine. Bande de sale hypocrites, je ne suis pas une bête de foire.

Je passais devant une salle de musique. La lumière de la lune se refléter sur les instruments, leurs apportant une beauté presque irréelle. Dans ce paradis se reposé de nombreux instruments. Je vis une batterie, une harpe, un saxophone, un piano…..une guitare. Je m’approchais de cette dernière, l'éffleurant délicatement de mes doigts. Doucement je la pris entre mes mains et m’assis sur une chaise. Mes doigts commençaient à bouger. Je me sentais si bien. Je me laissai envelopper par la mélodie, ne faisant plus qu’un avec la musique.

Après plusieurs minutes, je m’arrêtais de jouer. Je sentis une odeur, une odeur qui n’était pas présente quand je suis arrivé. Celle d’un démon. Je me retournais et je vis un jeune homme. Il avait à peu près mon âge. Il était sans doute là depuis plusieurs minutes mais je ne l’avais pas entendu et encore moins senti. Je haïssais les gens qui pouvaient me surprendre de cette manière. Je me demandais ce qu’il faisait là. Enervé, je lui demandais sèchement :

-Qu’est-ce que tu veux ?

En arrivant devant la salle de musique, j’avais vu une personne assise sur une chaise de dos en train de jouer de la guitare. Je m’étais alors arrêté contre le mur en verre et l’écouté. Il jouait merveilleusement bien. Je trouvais qu’il était très doué. En tout cas il l’était plus que moi, en même temps je ne savais pas en jouer. Mais j’avais très envie d’apprendre, car je trouvais que la guitare, du moins la guitare sèche, avait un son mélodieux. J’adorais écouter de la musique où il y avait de la guitare sèche. Après plusieurs minutes, quand il eut fini de jouer sa mélodie il se retourna. Je lui dis alors en souriant.

-Sugoi ! T’es super doué ! Ta mélodie était très belle ! C’est toi qui l’as écrite ?

J’étais comme bouche bée, c’était la première fois que je voyais quelqu’un d’aussi doué à la guitare. A vrai dire c’était le premier guitariste que je rencontrais. Il avait l’air d’être japonais, comme moi. J’étais un peu content, parce que je n’étais pas le seul japonais à l’internat. Mais lui, il avait l’air surtout très énervé. Je ne savais pas pourquoi et je comprenais encore moins pourquoi. Puis il me dit sèchement « Qu’est-ce que tu veux ? ». Je fus un peu surpris. Est-ce que je l’avais dérangé ? Je ne voulais pas l’embêter, je voulais juste le complimenter. Je lui répondis alors un peu gêné.

-Sumimasen… Ano… Tu pourrais me donner des cours s’il te plaît ?

Je restais quelques secondes à fixer l’inconnu qui m’avait surpris. Il semblait sous le charme de ma mélodie. Pourquoi ? Je n’en savais rien. Je n’étais pourtant pas si doué que ça, je faisais seulement vivre mes émotions à travers ma musique. J’étais énervé d’avoir été dérangé, je lui ai demandé sèchement ce qu’il voulait en espérant qu’il parte. Mais il n’avait pas l’air de comprendre ce que j’attendais de lui. Il me demanda alors si je pouvais lui donner des cours…..attendaient ! QUOI ?! Je lui répondis un rapide et froid :

- Non

Il me dérangeait et en plus il me demandait si je pouvais lui donner des cours de guitare. Il y en a qui sont vraiment sans gènes. Donner des cours de guitare ? Moi ? Je n’avais pas que ça à faire. Il resta pourtant là à me regarder, sans doute en espérant que je lui accorde un peu plus d’attention. Qu’elle plaie ce gamin, pire qu’une huitre accrochée à son rocher. Je n’avais plus rien à lui dire, je repris alors ma position initiale. C’est-à-dire, assis sur ma chaise en lui tournant le dos. J’espérais cette fois qu’il comprendrait qu’il ne fallait rien attendre de moi. Je préférais être seul, c’était mieux ainsi. Pour clore cette discussion, qui n’en était pas vraiment une, je lui ai dit :

-Retourne donc dans les jupes de ta mère gamin !

Le jeune guitariste me fixa pendant quelques secondes. Il ne semblait pas intéressé par les compliments que je venais de lui adresser. Visiblement je l’avais dérangé, je ne comprenais strictement pas pourquoi, étant donné que j’étais resté silencieux pour ne pas le déranger. En plus je l’avais même complimenté. Lorsque je lui avais demandé s’il pouvait me donner des cours de guitare, il m’avait répondu rapidement d’un ton froid « Non ». Je fus… comment dire… assez surpris… ou pas. Je voyais très bien qu’il n’était pas très commode. Et apparemment il avait une folle envie de se débarrasser de moi. En plus cela avait l’air de l’embêter de donner des cours de guitare, surtout qu’à mon avis il était nouveau, car je ne l’avais jamais vu auparavant.

Soudain il reprit sa position de départ. Il se remit dos à moi, il n’appréciait pas trop la compagnie à ce que je pouvais voir. Décidément je ne le comprenais absolument pas. Pourquoi refusait-il de me parler ou de me donner des cours ? Je n’en savais rien et ne voulais sûrement pas savoir. Tout d’un coup il me dit « Retourne donc dans les jupes de ta mère gamin ! ». Cela me fit un choc. Les nerfs commençaient à monter. Ça y est, il avait réussi à m’énerver ! Je fermai mon poing et le serrai de toutes mes forces. Il avait osé insulter ma mère adoptive. Tellement j’étais énervé, je me transformai en loup. Puis je rentrai très rapidement dans la salle de musique. Je le vis se retourner et lui grogner dessus. Je n’allais pas me laisser faire. Il était hors de question qu’une petite puce insulte ma mère.

Je me retrouvais à nouveau dos à lui. Par ce geste, je voulais lui faire comprendre que sa présence été non désirée. Pour être sur qu’il parte, je lui ai dit de retourner dans les jupes de sa mère. C’est en général ce que l’on dit pour envoyer balader une personne, non ? Je ne suis pas un expert en relation mais je sais au moins cela.

Discrètement, je le regardais du coin de l’œil pour voir s’il allait enfin me laisser en paix. Il avait changé d’attitude. Son regard était différent, il était devenu plus sombre et il serra son poing. Aurais-je réussi à l’énerver ? Tant mieux !! Si effectivement j’avais réussi à le mettre en colère, il ne cherchera plus à me faire la conversation et passera son chemin. Je serais à nouveau seul avec ma musique. La seule chose au monde qui me fait sentir que je suis vivant. C’est bien gamin, continue à t’énerver ! Rester seul, c’est tout ce que je demande. Alors vas-t-en et oublie-moi !

Mais, il se passa une chose que je n’avais pas prévu dans mon petit programme. Je le vis se transformer en Loup et bondir dans la salle de classe. Je sursautais et me levais d’un bon. Je n’avais pas peur, j’étais seulement surpris par ce retournement de situation. J’étais à présent face à lui et il grogna. Il grogna ? Quel culot ! C’est bien ce que je disais, il y en à qui sont vraiment sans gènes !

Ce gamin me faisait rire. Il essayait de m’intimider ? Qu’as cela ne tienne mais il s’en mordra les doigts…ou les pattes. Je lâchais un bref rire méprisant et mon sourire hautain devint sans doute un brin sadique. Je posais la guitare sur une table à côté de moi et revins ensuite me placer face à ce petit loup qui, soit disant passant, n’avait pas l’air d’être si méchant que ça. Comme l’expression le disait si bien, « Chien qui aboie, ne mord pas ». Mais là en l’occurrence, il ne s’agissait pas d’un chien mais d’un loup et il n’aboyait pas, il grognait. Mais après tout, un chien ou un loup, aboyer ou grogner, c’est presque pareil.

A présent face à lui, je restais quelques secondes à le regarder dans les yeux. Je voyais de la colère ou peut-être de la rage briller dans ses pupilles. Peu importe, ça n’avait pas vraiment d’importance. Je fermais les yeux pendant quelques instants puis je me transformais moi aussi. J’étais également un démon mais je n’acceptais ni ma condition, ni ma transformation mais la vie ne m’avait pas donnée de choix. Je pris l’apparence d’une panthère dont le pelage était aussi noir que les ténèbres. Les panthères ont la réputation d’être des animaux féroces, inutile de le nier. Quand à la couleur de mon pelage, elle représentait peut-être mon cœur aussi sombre que le néant. Même si je n’aimais pas cette apparence, elle me représentait. Voilà ce que j’étais, une personne sauvage dont le cœur était vide.

Nous étions à présent tout les deux transformaient. Face à face, le regard plongé dans celui de l’autre. Je pris alors une position d’attaque et grogna à mon tour.

Le jeune guitariste avait réussi à m’énerver. Il ne fallait pas insulter mes parents adoptifs ou ma petite sœur. Je m’étais alors métamorphosé en loup et étais rentré dans la salle. Je lui avais grogné dessus pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas à insulter ma mère et que je n’allais pas le laisser faire. Lorsque je rentrai dans la salle, il sursauta et se leva d’un bon. Aurait-il eu peur ? Si oui tant mieux ! Ça calmera ses ardeurs.

Puis il lâcha un rire méprisant et le sourire hautain qu’il affichait devint sadique. Mais cela n’avait absolument aucun effet sur moi. Cela ne me faisait rien, j’étais tellement énervé que ce n’était pas avec un sourire ridicule qu’il allait m’intimider ou quoi que ce soit. Qui a dit qu’un loup ne montrait pas ses crocs ?

Il alla poser sa guitare sur une table à côté et revint à sa place. Face à moi, il me regarda dans les yeux pendant quelques instants. Pourquoi ? Je n’en savais strictement rien. Mais la nuit était loin d’être agréable.

-Qu’est-ce qu’elle veut la puce ?

Dans mes yeux on pouvait voir de la colère, pas vraiment de la haine, parce que ce n’était pas si fort. Il ferma les yeux pendant un petit moment, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il fabriquait. Faisait-il du yoga ? Soudain je le vis se transformer en panthère noire. Je fus un peu surpris. Alors c’était aussi un démon comme moi. Mais pas avec la même métamorphose, pas comme Jung Dae.

Maintenant chacun de nous était un animal et avait utilisé son pouvoir de démon. Face à face la panthère prit une position d’attaque et me grogna dessus. Il grogna un plus fort que moi, avec peut-être un peu plus de puissance. Je me décalai un peu sur le côté et continuai de le regarder. Je n’allais pas l’attaquer, ce n’était pas du tout mon intention. En plus je n’étais pas du genre bagarreur, ni à chercher la bagarre. Je n’avais pas vraiment peur, je préférais juste garder mes distances.

Je plongeais mon regard dans le sien et grogna mais il n’y eu aucun résultat. Il n’avait pas l’air d’avoir peur et n’avait même pas eu un geste de recul. Pourtant, la plupart des gens éprouvent un sentiment de malaise lorsqu’ils sont menacés mais ça n’avait pas l’air d’être son cas. Je pouvais voir encore de la colère dans ses yeux puis il m’avait dit « qu’est-ce qu’elle veut la puce ? ». Je fût tout d’abord surpris puis très énervé. Il venait de m’appeler…puce ? Comment osé-t-il ? Mais pour qui il se prenait celui-là ! Il ne devait pas avoir un instinct de survie très développé.

Mes souvenirs ce réveillaient, je réentendis une voie qui me disait "Qu'est-ce qu'elle a la puce ? Elle veut s'enfuir ?", puis les coups s'abattaient encore et encore sur moi.
Je secoué vivement la tête pour chasser ce souvenir, ce n'était pas le moment de faiblir. Garder la tête haute et rester fort, c'est ce qui m'avais aidé à rester en vie.

Je grognais de plus en plus fort et je m’étais mis à rugir. J’avais poussé un rugissement tellement puissant que le son avait résonné pendant quelques secondes dans la pièce.

-Je vais te faire regretter ces mots misérable vermine !

Je m’étais mis dans une position près à lui bondir dessus. Je ne comptais pas l’attaquer, je voulais juste lui faire peur. C’était mon seul objectif. Je ne voulais pas me battre avec qui que ce soit, j’avais bien trop peur de ce que j’étais capable de faire. Je ne voulais pas blesser une personne de plus, je regrettais beaucoup trop ce que j’avais fait. Mes souvenirs commençaient à refaire surface, je les revoyais me faire du mal puis je vis le sang, beaucoup de sang.

Je le vis à peine ce décaler sur le côté. Ainsi plongeais dans ce passé que j’aurais tant voulu oublier, je bondis instinctivement sur lui et plantais de toutes mes forces mes crocs dans sa patte. Une odeur de sang lécha mes narines, c’était son sang. Je repris mes esprits et me retransforma en humain puis recula vivement. Je trébuchais et restais assis sans bouger au sol devant lui encore sous le choc de ce que je venais de faire. Que pouvais-je faire d’autre de toute façon ? Aller vers lui et lui dire « Hey ! Je viens de te déchiqueter le bras mais tient je te donne un pansement. Au fait, c’est quoi ton petit nom ? ». Ridicule ! Mais je n’étais pas en état d’avoir des pensées cohérentes. Je venais à l’instant de blesser encore une personne, je n’avais pas changé. Par ma faute, le sang coulait encore… comme ce jour là.

J’étais un véritable monstre ! Toute colère m’avait quitté, il ne restait que de la culpabilité et de la peur. Je me levais rapidement et partis de la salle en courant.

La panthère noire avait plongé son regard dans le mien et avait grogné. Mais je ne réagissais pas, cela ne m’effrayais pas du tout. Je n’avais pas peur. Et puis de toute façon j’avais déjà tout perdu alors bon. Mes parents adoptifs étaient morts, on m’avait séparé de Yuuki, ma petite sœur. Alors s’il croyait que j’allais avoir peur de son regard ridicule. J’étais encore en colère contre lui, j’avais été gentil avec lui et il m’avait envoyé balader. En plus de ça il avait insulté ma mère. Déjà que ce n’était pas ma vraie mère et qu’elle m’avait élevé comme si j’étais son propre fils, cela m’avait encore plus énervé. Il faudrait un sacré moment avant que je me calme, sauf bien sûr s’il s’excusait de s’être moqué d’elle. Mais je voyais très bien qu’il n’en avait pas du tout l’intention. C’était limite s’il connaissait le mot "excuse".

Je lui demandai par pensée ce qu’il voulait. Soudain il secoua vivement la tête. Pourquoi ? Je ne savais pas et je ne comprenais pas pourquoi. Maintenant que j’y réfléchissais quand je lui avais dit, il avait l’air ailleurs. Mais visiblement il avait vite repris ses esprits, puisqu’il grognait de plus en plus fort, en venant même à rugir. Il rugit tellement fort que cela avait résonné dans la salle pendant quelques secondes. Voulait-il nous faire remarquer ? Peut-être bien. Ensuite il me dit par la pensée « Je vais te faire regretter ces mots misérable vermine ! ». Je ne réagissais pas, j’avais décidé de l’ignorer.

La panthère était dans une position prête à me bondir dessus. Allait-elle le faire ? Mystère. Je me décalai un peu sur le côté afin de garder quelques distances et certainement pas pour l’attaquer. Soudain il bondit sur moi et planta ses crocs dans ma patte antérieure droite. Je me mis à hurler.

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!! »

Je sentis l’odeur du sang, c’était mon sang. Cela faisait atrocement mal, c’était très douloureux. C’était pire que quand Jung Dae m’avait sauvé des coups de bâton de la mère et de l’écureuil féroce. Soudain il s’arrêta, se retransforma en humain et recula vivement. Je m’assis et levai la patte droite. Il trébucha et resta assis sur le sol, devant moi, sans bouger d’un millimètre. Il avait l’air d’être sous le choc. Ses yeux avaient changé, il n’avait pas le même regard que deux minutes plus tôt. Je voyais comme de la peur dans ses pupilles. Soudain je le vis se lever rapidement et sortir de la salle en courant. Je commençai à me lever en posant la patte par terre, quand je sentis la douleur.

« Ite ! »

J’aurais voulu le rattraper mais c’était trop tard. Je ne comprenais ni pourquoi il avait fait ça, ni pourquoi il y avait de la peur dans ses yeux. J’essayai de me retransformai en humain, mais en vain. Au bout du deuxième essai je réussis finalement à reprendre ma forme humaine. Je rentrai lentement vers le dortoir en soutenant mon avant-bras droit.